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    Elles/ils sont DG d’institution sportive, expert du sport business, avocat, chasseur de têtes, DG d’association d’élus locaux, lobbyiste, DTN, élu d’institutions sportives ou directeur des sports de collectivité territoriale, ils connaissent le sport français, ses enjeux, ses acteurs mais on les entend peu dans les médias. Olbia le blog a souhaité leur donner la parole afin d’en savoir plus sur leur parcours professionnel, leur vision du sport français, les enjeux de leur institution ou de leur entreprise. Nous poursuivons notre série « Eux aussi font le sport français… » avec Cédric Gosse, Inspecteur d’académie, Délégué Académique « JOP 2024 et Education » et Vice-président de la fédération française de triathlon.

    Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et associatif ?
    J’ai un parcours assez singulier car il résulte d’une vraie combinaison entre le professionnel et l’associatif. Je dirai même que c’est mon parcours associatif qui m’a permis d’avancer professionnellement mais aussi personnellement.

    Je suis à l’origine professeur EPS, j’obtiens le CAPEPS en 1993 après avoir fait mes études à l’UFR STAPS de Nanterre. Dès mon premier poste, j’ai ouvert dans mon collège une association sportive triathlon. Je rencontre alors Rénald CEDOLIN, président du club de triathlon des Mureaux qui me lance un challenge : créer la première école de triathlon française en lien avec le scolaire. Le projet se développe et débute ainsi « ma double carrière ».

    Je suis élu à la ligue Ile-de-France de triathlon en 1996 où je préside alors la commission jeune. En 2000, aux élections fédérales, j’adresse un long courrier au candidat Philippe LESCURE en lui proposant un projet jeune pour la fédération. Nous nous rencontrons et j’intègre son équipe. Il me confie alors la mission jeune, puis la commission nationale de développement, au second mandat, en 2004. Parallèlement, je suis élu président de la ligue Ile-de-France de triathlon.

    Professionnellement, je suis reçu au concours de l’agrégation en éducation physique et sportive. Je poursuis mon engagement dans ce métier qui me passionne dans un collège en éducation prioritaire dans lequel je développe encore une association sportive et une section sportive triathlon. Je m’investis également dans la formation des professeurs, notamment à l’IUFM.

    En 2008, le président Lescure me nomme Vice-président de la fédération et me charge des relations avec les ligues régionales.

    Enfin, en 2012, je porte la candidature d’Evelyne Cirriegi au Comité régional olympique et sportif d’Ile-de-France et je rejoins l’équipe comme secrétaire général, poste que j’occupe encore.

    La même année je suis nommé directeur régional de l’unss dans l’académie de versailles. J’ai occupé ce poste deux ans avant de passer le concours d’inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional en EPS. Pour terminer, le Recteur de versailles m’a nommé Délégué académique « Jeux olympiques et paralympiques 2024 et Education ».

    Ce parcours est marqué par des rencontres, des femmes et des hommes qui m’ont fait confiance. Il est aussi défini par des expériences différentes dans et en dehors de l’école. Ces postes à responsabilités dans le milieu associatif m’ont permis de prendre confiance, de m’ouvrir sur d’autres environnements et surtout de voir les choses avec des angles différents. Cela a été un vrai enrichissement.

    Que pensez-vous de la réforme de la gouvernance du sport qui vient d’être annoncée ?
    Je trouve que c’est une très bonne chose, même si cela reste encore assez flou. Il était temps de réfléchir à un autre modèle. Notre système est à bout de souffle, il n’est plus en adéquation avec les attentes, les transformations de notre société. Je plaide pour plus d’innovation, plus de renouvellement de nos instances, plus de démocratie. Si nous n’osons pas, dans ces six prochaines années, nous passerons à coté de nos ambitions. Je me retrouve dans les axes développés et, sur le fonctionnement des fédérations, je pense que nous pouvons aller encore plus loin.

    Quel va être votre rôle au sein de l’académie de Versailles, en lien avec les JOP de Paris 2024 ?
    Le recteur m’a confié la délégation académique « JOP 2024 et éducation ». Je pilote cette délégation avec une collègue inspectrice du 1erdegré, Christine DELOMENIE. Le recteur a voulu une représentation homme, femme et 1erdegré et second degré, pour couvrir toute une scolarité.

    Notre rôle est de proposer au Recteur des axes pour construire une politique publique éducative et sportive dans l’académie en lien avec le projet académique 2020. Il est ensuite de mettre en œuvre, d’accompagner et d’évaluer ce projet. Un des grands enjeux sera aussi de fédérer l’ensemble des très nombreux acteurs (écoles, collèges, lycées, universités, collectivités, associations, mouvement sportif, partenaires privés et du monde de l’entreprise). Une feuille de route est déjà bien formalisée. Le projet avance et , surtout, il n’est pas figé. Un comité de pilotage qui réunit des acteurs très différents permet d’y travailler

    Comment l’Education Nationale compte-t-elle faire de cet évènement majeur un levier afin d’accompagner l’ambition commune de mettre tous les enfants au sport ?
    En allant au-delà « du sport » et en pensant la pratique sportive différemment. C’est ce que j’ai proposé au Recteur de Versailles. Il nous faut un projet qui soit un projet d’éducation, d’insertion sociale et professionnelle et nous en avons posé les bases.

    Ce n’est pas que en faisant des conventions avec le mouvement sportif, en offrant des licences que nous réussirons car, au final, cela ne concerne pas tout le monde. Il y a un vrai changement à opérer en démontrant qu’une politique publique qui mise sur le sport contribue à enseigner des valeurs, à élever socialement, à prendre des responsabilités et confiance en soi. L’école doit s’emparer de cela et mieux valoriser ces réussites. La réussite scolaire ne se résume pas à la performance scolaire. La relation aux parents doit également changer.

    Le sport peut être un moyen formidable de transformation personnelle et sociale. Il est une vraie voie de réussite. La mise en place dans l’académie d’un campus des métiers du sport, d’un salon d’orientation sont des exemples d’actions.

    Quand vous vivez des expériences de transformation et d’évolution personnelle, des émotions, du partage grâce à la pratique sportive, vous en retenez des effets positifs qui vous donnent envie de poursuivre et d’en parler.

    Quelles sont les enjeux prioritaires de la FFTRI dans les prochaines années ?
    Il reste deux ans avant la fin du mandat actuel. Nous sommes donc dans le déploiement du projet fédéral porté par le président Lescure.

    Si je dois me projeter dans l’avenir je vois plusieurs enjeux. J’en citerai quelques-uns qui n’engagent que moi.

    Nous devrons repenser la structuration et l’accompagnement de nos territoires. La réforme territoriale a considérablement changé les choses. Si, administrativement et juridiquement, ce ne fut pas trop difficile, il nous faut penser maintenant à l’avenir. Nos ligues sont plus grandes, nos présidents se retrouvent à la tête de grands espaces et la gestion administrative, juridique, financière, RH dépasse parfois leurs compétences et leur prend beaucoup de temps. Je rappelle que la fédération ne dispose pas de CTL cadre d’état. Tous nos cadres sont plutôt sur des missions nationales.

    Nous avons également une licence trop chère. Une réflexion devra s’engager sur ce sujet pour redonner des marges de manœuvre à nos clubs.

    La forme actuelle de nos instances (bureau exécutif, conseil d’administration) m’interroge. Une réflexion s’impose là aussi. Il nous faut être pragmatique, efficace mais s’assurer aussi que nos liens avec nos clubs, nos organisateurs restent de proximité.

    La question de la mixité est aussi un enjeu majeur. Nous y travaillons déjà beaucoup mais il nous faudra franchir un cap. Il faut plus de femmes dans nos instances dirigeantes et au plus haut-niveau, non pas par souci d’affichage, mais surtout parce que je suis convaincu (et plusieurs études le montrent) que la mixité est une force, un enrichissement, un vrai levier de progrès. De nombreuses femmes sont engagées, je le constate dans la ligue Ile-de-France mais trop peu osent nous rejoindre dans les instances. D’une façon générale, ces instances sont pensées et fonctionnent pour les hommes. En agissant sur les structures, nous pouvons changer les choses.

    Le poste de directeur de l’UNSS, occupé précédemment par Laurent PETRYNKA, pourrait vous intéresser ? Votre profil semble en effet cocher toutes les cases du candidat idéal…
    C’est effectivement un poste intéressant. Je connais très bien l’UNSS pour y avoir exercé dans la plus grosse académie de Fance le poste de directeur régional. Mon parcours m’a aussi permis de développer des compétences pluridisciplinaires dans le champ de l’éducation, du sport et du management. J’aime innover, oser et prendre des chemins. J’apprécie plus que tout également de manager des équipes, fédérer, repérer des compétences pour ensuite faire travailler ensemble les personnes. Produire du collectif, faire confiance, donner de la liberté aux personnes, les responsabiliser permet de créer des dynamiques exceptionnelles qui alimentent de beaux projets. J’ai développé au cours de ces années une vision sur l’éducation, le sport et accéder à des postes de responsabilités peut permettre de développer ces ambitions.

    Enfin, j’inscris mon parcours dans un souci d’évolution constante, de remise en question. Ces postes de direction qui lient les questions d’éducation, de politiques publiques, de sport m’intéressent beaucoup, que ce soit au sein de l’éducation nationale, comme dans des collectivités, et pourquoi pas dans le secteur privé.

    J’ai quelques projets pour l’avenir.

    Ceci est un exrtrait d'un article initialement publié par notre partenaire, Olbia Conseil.


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